Samedi 16 Avril 2022
La météo pour ce week-end de Pâques s’annonce très belle. Alors avec mes parents, nous prenons la direction de Genève pour trois jours « sportifs ». A défaut d’aller chercher des œufs en chocolat dans le jardin, nous allons goûter du chocolat suisse ! C’est parti pour le Tour du lac Léman en vélo ! On trouve quelques informations sur internet : le tour fait 177km à vélo et il vaut mieux le faire dans le sens horaire. On estime donc 60km/jour en démarrant de Genève.
Bon finalement nous garons la voiture côté France pour ne pas prendre un crédit pour payer un parking en Suisse… Nous laissons la voiture à Douvaine, petit village à 10min du lac. Nous roulons une heure avant d’arriver sur Genève. Je n’avais jamais mis les pieds à Genève – cette ville tu ne peux pas la louper : en plus des panneaux, c’est surtout cet immense jet sur le lac et les voitures « m’as-tu-vu » ou « m’as-tu-entendu » où il n’y a qu’en Suisse que tu en voies autant. Nous ne prenons pas le temps de visiter Genève, passage par le jardin anglais, puis par les bords du lac où se trouve actuellement une exposition de sculptures en bronze du Chat de Philippe Geluck, bien marrante. Nous continuons sur les quais aménagés avant de se faire reprendre par une Suisse « ce n’est pas pour les vélos ici », ça ne rigole pas avec les Suisses. Nous retombons sur la bonne piste cyclable, pistes cyclables en Suisse qui sont très bien aménagées. Petite pause sandwich au bord de l’eau qui donnerait presque envie de s’y jeter. Mais l’eau est glaciale, il faut préciser qu’il y a encore de la neige sur les sommets !
Requinquer nous repartons avant une seconde pause café au bord du lac. Puis nous quittons la piste cyclable longeant le lac pour retrouver la VéloRoute 1 qui fait le tour du lac. Nous prenons un petit peu de hauteur et sentons le vent se lever. Et nous sommes encore à une trentaine de km de notre hôtel du soir… les morales commencent à flancher avant les jambes. Pour garder les troupes motivées, nous nous arrêtons dans une chocolaterie où on ne s’attendait pas à en trouver, au milieu de pas grand chose. Une petite zone industrielle au milieu des champs vers l’autoroute, se trouve « Sisao pure swiss chocolate ». Chocolat haut de gamme ! On déguste des chocolats très bons et très beaux. Nous embarquons une tablette de chocolat noir à 12CHF, ça sera notre petite carotte. Contre le vent, les kilomètres défilent doucement. Nous arrivons à Morges, petite ville en bord de lac, juste avant Lausanne, c’est bon signe. Là on quitte la véloroute pour aller à Bussigny où se trouve notre hôtel pour la nuit. C’est à 2 km de Lausanne, sur la carte ça ne semblait pas si loin… Dernière montée et OUF ! Nous posons le pied par terre ! 83km, on les sent dans les pattes.
La bonne nouvelle que nous apprend le réceptionniste de l’Ibis Budget Hôtel : quand tu paies une taxe de séjour en Suisse, les transports en commun sont offerts ! Donc avant de partir visiter Lausanne en bus, on profite de la douche. On sait qu’on est dans un budget hôtel au vu de la promiscuité que nous offre la chambre, la douche donnant directement dans la chambre, ils font des économies de murs et de portes en Suisse… C’est parti pour Lausanne. Micro sieste de 20min dans le bus pour Papa et hop c’est reparti. Bon on fait une visite succincte de la ville, d’une part elle est en partie en travaux, et d’autre part nos ventres criant famine, on est plus intéressé par les cartes de restaurant que l’architecture de la ville. Mais la faim nous motive à monter les nombreuses marches qui mènent à la cathédrale. Les cuisses chauffent mais ça en vaut la peine, la vue est magnifique d’en haut : lac, montagne et toits de la ville. Enfin ce n’est pas tout, il faut reprendre des forces ! On tombe sur un restaurant où les prix sont corrects – l’idée n’étant pas de vider la CB en 3 jours. Impossible d’oublier que nous sommes en Suisse : à peine un pas à l’intérieur que les parfums de fondue nous montent au nez. Malgré cette bonne odeur de gras, nous ne mangeons pas fondue. La saison des asperges attire mes parents pour des plats de saison. Je tente une autre spécialité : saucisse avec sauce à l’échalote + légumes. Un dessert bien mérité et nous voilà repu. On ne se fait pas prier pour aller dormir !
Le lendemain, 9h, nous voilà déjà sur le vélo. Le froid et le mal de cul nous réveille ! Nous traversons Lausanne rapidement pour retrouver les bords du lac. 1er but : trouver un café pour le petit dèj’. But atteint à la sortie de Lausanne au bord de l’eau. 2ème but : Montreux. 27km. Ce fut la plus belle partie de ce tour ! Nous montons au milieu des vignes, dans la région de Lavaux, classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Magnifique région, le cadre est idyllique : des km de terrasses de vignes – sculpté par l’homme au XIIème siècle ! – des petits villages de caractère, des domaines viticoles à chaque virage et en fond le lac toujours et les montagnes encore et un grand ciel bleu. C’est le pied ! Ça se mérite un peu, quelques montées. Nous profitons de la matinée et nous arrivons sur Montreux pour l’heure du déjeuner. Et là, grosse erreur ! On s’est dit que l’on trouvera quelque chose à manger dans cette grande ville : nous voilà sur les quais, marchant à côté du vélo au milieu d’une foule de Panda, Pikachu, et autant de déguisements inimaginables venus pour le festival Polymanga de Montreux… Fini le calme de la campagne, place au monde. Et en plus, nous commençons à avoir faim ! Finalement ça sera un panini au club de tennis de Montreux, panini de luxe.
L’après-midi continue, nous allons à l’extrémité du lac, passage sympathique par la réserve naturelle des Grangettes puis nous voilà sur le rivage sud du lac. Avant de passer la frontière pour la France, petite pause au port de Port-Valais pour le 4 heures. Nous cherchons une terrasse au soleil, il fait frais à l’ombre. Je goûte encore une spécialité suisse : meringue à la double crème de Gruyère. Ce n’est pas light mais c’est très bon. Il faut bien du sucre pour aller jusqu’à Evian-les-Bains, notre deuxième escale. Nous traversons Saint-Gingolph, village franco-suisse et nous voilà en France. La seule différence notoire, ce sont les pistes cyclables, elles disparaissent en France. Quelques portions nous font quitter la route principale. Arrivée à Evian, nous avons fait « seulement » 71.4km aujourd’hui. Ce soir nous dormons dans une sorte d’auberge de jeunesse, seul bémol, pour l’atteindre, il faut grimper. Nous n’arrivons même pas à faire la montée en vélo… Après la douche, nous redescendons au centre ville. Nous trouvons un restaurant ouvert et pas encore complet en ce dimanche de Pâques. On dénote un peu avec le cadre entre nos habits de sport et le chic du lieu. Ce bistrot culinaire Le Muratore est une très bonne adresse : des ravioles sauce aux truffes excellentes, des perches du lac et des desserts du chef. Il faut remonter à notre chambre, les cuisses brûlent mais ça fait digérer.
Lundi de Pâques : dernière étape de ce tour du lac. Après un petit déjeuner copieux à l’auberge avec vue sur le lac et soleil levant. Avant de repartir sur le bord du lac nous remplissons nos gourdes directement à la source – la Source Cachat. Ravitaillé, c’est parti pour aller sur Yvoire, petit village médiéval après Thonon-les-Bains. Alors après Montreux, on ne s’attendait pas à voir autant de monde ici. C’est dommage car ce petit village tout en pierre a vraiment du caractère mais il est transformé en attrape touriste avec pléthore de restaurants. Nous faisons un petit tour à pied pour se dégourdir les jambes. Mais habitué à la tranquillité de la route, nous repartons rapidement. L’heure de déjeuner arrive, on se dit que nous trouverons quelque chose à Nernier, autre petit village médiéval situé à 5km d’Yvoire. Beaucoup moins célèbre, le village et son port est beaucoup plus agréable. Malheureusement en ce lundi de Pâques, tout est fermé. Alors nous continuons. Toujours aussi bien organisé, 13h approchant on se dépêche d’aller au village suivant pour, on espère, trouver une boulangerie ouverte. Ouf ! Soulagement on arrive juste avant la fermeture. Pas aimable, elle ne veut même pas nous vendre des paninis invendus car « on n’allume pas le four avant la fermeture », c’est vrai qu’il vaut mieux les jeter… Du coup ça sera un feuilleté lorrain froid… Heureusement il y a une tarte citron meringuée pour me redonner le sourire ! Et nous voilà bientôt arrivés à la voiture. Quelques kilomètres de plus et voilà déjà que la boucle est bouclée.
Un très beau week-end qui s’achève, 200kms parcourus, 13h30 à pédaler, de belles images en tête et de beaux moments partagés en famille.
De quoi me motiver à 200% pour ma prochaine aventure sur les routes d’autres contrées. Le compte à rebours à commencer…