« En avril, recouvre-toi d’un fil » pourrait-on dire en Nouvelle-Zélande ! Et oui l’été s’en est allé pour faire place à l’automne. En partant en road trip début avril je pensais pouvoir encore profiter de la chaleur de fin d’été. Mais plus je descendais dans le sud de l’île, plus les températures du thermomètre descendaient proportionnellement. J’ai dû investir dans des affaires chaudes (bonnet, chaussures, pull…).
Mais commençons par le commencement. J’ai quitté le café en partant sur la côte ouest. Et avant de m’évader avec ma voiture sur les routes de l’île du Sud, j’ai passé le W.O.F. (Warrant of fitness), c’est le contrôle technique. Il est à faire tous les 6 mois pour les voitures antérieures à 2000 (comme la mienne), tous les ans après 2000, compter environ 40€. (En Nouvelle Zélande il y a aussi une redevance à payer pour chaque véhicule mais par contre l’assurance n’est pas obligatoire – vivement conseillée). Ma voiture est en pleine forme, heureusement, plus de 2000 km l’attendent. Je longe la mer, et pour changer, il pleut sur la côte ouest. Mais la chance me sourit et le lendemain il fait merveilleusement beau : parfait, c’est ce jour-là que j’ai choisi pour booker un saut en parachute au-dessus des glaciers et montagnes des Alpes du Sud à Franz Josef. Mais avant de m’envoyer en l’air, je m’offre une petite randonnée à Okarito, avec vue sur les montagnes et la mer. Midi, voilà l’heure de m’envoler. C’est mon baptême de l’air, je choisis de sauter à 16 500 feet soit 5 000 m. Un peu stressée, mais toute excitée, je suis dans les dernières à passer (plus de 2 heures d’attente !!). Mais ça vaut le coup de patienter, la vue depuis l’avion était juste awesome. La mer, la plaine, les petites rivières et les montagnes où les sommets enneigés sont de plus en plus perceptibles, tout est magique. Mais je m’arrête de m’émerveiller quand c’est mon tour de sauter… je veux paaaaas ! J’ai trop peur, je veux rester dans l’avion. Ben … j’ai pas eu le choix, Jack, mon accompagnateur me place au bord de l’avion et hop, c’est la chute libre ! OH LA LA ! Amazing, j’ai perdu mon cœur le temps de quelques secondes mais quel moment inoubliable. Alors bien qu’un peu cher, je ne regrette pas de m’être offert ce pur moment. Après cet instant magique, je repars jusqu’à Fox Glacier, pour camper près de la mer. Et parce que la Nouvelle-Zélande me réserve toujours des surprises, je ne m’attendais pas ce soir-là à tomber sur un couple suisse, rencontré quelques jours auparavant au Berlin’s Café. Un américain se joint à nous puis un allemand, on partage chocolat, bière, vin rouge… au coin du feu, sous le ciel étoilé, autant vous dire que la soirée fut vraiment agréable.
Et il faut savoir savourer les jours ensoleillés car ça change vite, ce troisième jour il pleut… Je fais pas mal de route de toute façon donc ça tombe plutôt bien. Je fais des arrêts cascades, il y en a des quantités le long de la route et ça ne me demande pas de marcher plus de 5 minutes. Et puis il faut bien ça, car avaler les kilomètres toute seule c’est pas si simple.
J’arrive à Wanaka, je devais y rester une journée, le temps de faire la célèbre Roys Peak, randonnée qui offre une superbe vue sur les lacs mais qui est une vraie autoroute de touristes. Je reste finalement deux jours de plus, Elisa, une amie italienne me rejoint le temps de son week-end.
Elle repart travailler dans sa ferme laitière sur la côte est, je reprends la route direction Queenstown. Le sud, le froid. Durant la nuit passée à Queenstown, il s’est mis à neiger. Alors je remercie infiniment Elisa qui m’a prêté son duvet – 2 duvets, 2 vestes, chaussettes, bonnet, gants, il faut bien tout ça pour affronter les nuits en montagne dans une voiture. Mais quel plaisir au réveil de voir la neige sur les montagnes au bord du lac. Je décolle vite car le soleil est présent ce jour-là et la neige fond vite ! J’aurai le plaisir tout de même de voir gambader les moutons dans la neige. Je continue mon chemin en direction du sud, jusqu’à Invercargill, c’est là où j’ai trouvé l’essence la moins chère (moins de $2/litre, pour comparatif à Westport en ce moment l’essence est à $2,36/litre…).
Je zappe toute la partie sud/ouest avec les fiords car j’en ai déjà vu une partie avec mes parents et je fuis le froid. Je souhaite voir la région des Catlins, au sud est. C’est une scenic road qui offre de beaux panoramas entre forêts, plages, cascades, mer, dauphins, lions de mer ; etc. Alléchant n’est-ce pas ? Pour ma part c’était un peu la Bretagne durant deux jours : pluie, mer, plage, phares, rochers, lions de mer (Ah, on n’en voit pas en Bretagne !). Mais malgré la pluie ce fut deux belles journées – entre découvertes, petites randonnées, rencontres allemandes, cafés/bières, pas de quoi s’ennuyer. Heureusement qu’il y a le chauffage dans la voiture entre deux haltes pour sécher/se réchauffer. Je pense qu’il doit pleuvoir pas mal dans cette région car tout est bien vert ici.
Et c’est en remontant sur Dunedin que je retrouve le soleil. Deuxième plus grande ville de l’île du sud, je me retrouve un peu déboussolée dans cette ville, habituée aux plaines et petites villes néozélandaises, je retrouve la joie de l’autoroute à deux voies, les bouchons, les parkings payants, le monde, le bruit… Du coup après avoir fait un tour, bu une bière (Dunedin est réputée pour ses bières), je m’enfuie sur la péninsule d’Otago. Je longe la mer avec les derniers rayons du soleil et retrouve le calme au camping. Moi qui voulais voir le lever du soleil (je suis sur la côte Est c’est l’occasion !) je n’aurai pas le courage de me lever aux aurores le lendemain. Après être allée au bout de la péninsule, je fais un petit tour dans Dunedin – jour de marché, puis je roule en direction du nord. Je vois les petits coins touristiques avant de rejoindre Elisa à Timaru. Elle m’accueille ce soir-là dans sa maison, où je passe une très bonne soirée avec elle et deux de ses collègues kiwis près du feu. Et quel plaisir de retrouver un vrai lit, au chaud entre 4 murs et un toit ! Elle se lève à 4h pour la traite pendant que moi je roupille encore. Je l’attends pour déjeuner ensemble avant de repartir sur Christchurch, où je rejoins un couple d’amis, Gisa et CJ. Ils m’accueillent aussi chez eux, une grosse colloc’ dans un quartier résidentiel. CJ m’emmène dans les hauteurs d’où l’on peut voir la ville de nuit, merveilleux. Puis, à ma demande, il me cuisine mon dessert néozélandais préféré : le chocolate self-saucing pudding – un des meilleurs gâteaux au chocolat que j’ai jamais mangé ! (bon pas cette fois là, le plat n’étant pas adapté, ça a coulé/brûlé dans le four…). Je reste deux jours à Christchurch, je passe les journées avec Gisa, allemande qui travaille dans une pizzeria italienne le soir en Nouvelle-Zélande (mélange de nationalités assez marrant je trouve). On va à la plage, il fait bon, histoire d’achever ce road trip de la meilleure façon qu’il soit.
Cela fait donc déjà un mois que je suis de retour au Berlin’s Cafe. Maintenant l’hiver est là, le feu est allumé pratiquement tous les jours (c’est le seul moyen de chauffage, comme beaucoup d’endroit en Nouvelle-Zélande). La haute saison est finie, les journées sont calmes (trop calmes) mais c’est toujours de merveilleuses rencontres au café, entre kiwis, touristes, français, amis. Et j’ai du coup plus de jours de repos, plus de temps donc pour vadrouiller dans les alentours. Je reste travailler jusqu’à fin juillet, en espérant survivre à l’hiver néozélandais…
Merci Mathilde pour ce beau reportage qui nous donne envie de revenir en NZ…pour skier cette fois! Gros bisous des Boubous d’Avanne.
Super récit d’aventures ! Les photos sont trop belles… J’adore la dernière avec la neige sur les arbres, avec le chemin au milieu c’est vraiment chouette. Profite bien de la suite, et bon hiver ! Ici les orages sont là, il fait lourd… Gros bisous cousine !