Après le départ de mes parents à Christchurch, je retrouve des amis allemands, Louisa et Luca, rencontrés deux mois plus tôt sur l’île du Nord. Mais eux aussi s’envolent vers l’Europe, je n’aime décidément pas Christchurch, ville d’au revoir. Je veux partir d’ici, deux jours de recherche d’un woofing et voilà que j’en trouve un près de Westport. Parfait, c’est là que m’attend le marathon où je me suis inscrite quelques mois plus tôt.
From East Coast to West Coast
J’ai une semaine pour moi avant de commencer le woofing fin janvier. Je prends donc le temps – important en Nouvelle Zélande – pour m’y rendre. Je passe par plusieurs beaux spots. D’abord Kaikoura, une ville balnéaire au nord de Christchurch sur la côte Est. Sa péninsule, ses phoques, ses dauphins, ses nombreuses activités maritimes attirent du monde, ça se ressent dans le prix du camping ! Je n’y resterai donc qu’une nuit. J’ai pu ainsi aller sur le cap de la péninsule voir les phoques et profiter de la vue depuis les falaises. Petite randonnée car le lendemain je programme le Mont Fyffe, 1602m d’altitude. 1400m de dénivelé sur 8 km, mes jambes les ont sentis ! Le chemin n’est pas bien passionnant mais le panorama à l’arrivée vaut bien tout cet effort : c’est sensass’ ! Vue sur la péninsule de Kaikoura, les sommets alentours, la plaine et la mer. Et le must, c’est de l’avoir pour soi. Puis je reprends la route pour traverser l’île avec quelques arrêts et me rendre sur la côte Ouest. Un stop à Reefton, toute petite ville en bord de route, me laisse un bon souvenir. L’occasion de m’assoupir près d’une belle petite rivière et d’assister à une commémoration Maori.
Oh la la ! Amazing job !
Et voilà, j’arrive à destination le 27 janvier au Berlins Cafe & Bar. C’est ici que je commence mon woofing. Ce sera un woofing de deux jours, car finalement il me propose de travailler. J’accepte avec grand plaisir. Nous voilà début avril et je viens de passer deux mois extras. Alors pour pas que vous vous fassiez de fausses idées comme beaucoup de campers, le nom du café n’a rien à voir avec la capitale de l’Allemagne, c’est le nom de l’ancien propriétaire – John Berlin. Et ce café a gardé toute son âme : le parquet a bien vécu, la décoration aussi. J’ai dit campers car c’est aussi un camping et une auberge de jeunesse. Il est situé en bord de route, le long de la Gorge river, entouré de montagnes, autant dire le cadre idéal pour travailler. Difficile de décrire l’ambiance de ce café, à la fois simple et accueillante, on se sent bien ici. Les touristes ou les kiwis prennent le temps de déguster un bon café, un fish & chips ou encore un muffin avant de reprendre la route. Et le soir les campers savourent leur bière au chaud, à l’abri de la pluie – car oui il pleut pas mal ! On m’a souvent demandé « c’est pas trop long de travailler ici, perdu au milieu de nul part !? », et avec un grand sourire je leur répondais que non, c’est tous les jours un plaisir, je n’ai pas le temps de m’ennuyer. Car les journées commencent à 8h et finissent entre 19h30 et 20h. J’ai commencé par la plonge, puis commis et enfin cuistot. Ce n’est pas de la haute gastronomie mais c’est frais et délicieux ! Alors je vous vois venir certains à me demander de cuisiner à mon retour : et bien c’est avec grand plaisir car je prends mon pied à être en cuisine (je demande juste une bière en échange !). Alldays Breakfast, burgers néozélandais avec betteraves, muffins, quiches, lasagnes et les fameuses Sausage rolls de Charlene. Charlene c’est une fille géniale qui donne toute son énergie à son travail. Elle a commencé l’aventure en même temps que Dean, le boss, il y a quatre ans. Ce café c’est aussi son bébé. Je n’ai jamais vu quelqu’un travailler autant ! Elle m’a appris beaucoup de choses. Car après la cuisine, je me suis mise à prendre les commandes et enfin à servir les cafés aux clients : latte, cappuccino, long black, hot chocolate… Le boss me surveille toujours un peu car l’art du bon café n’est pas inné. Autant dire qu’il y a beaucoup de choses variées à faire. Les clients ont très souvent un petit sourire quand je dis que je suis française parce que je n’ai pas compris ce qu’ils m’ont dit, ou l’inverse. Car rien que pour commander un café il y a tout un tas de questions : « To drink here or takeaway ? Which size, large or regular ? Do you want one shot or two shots ? Cinnamon or chocolate on the top ? » j’ai perdu la plupart des clients à la première question. Pas mal d’anecdotes sur mon anglais d’ailleurs, entre mes erreurs et mon accent je ne passe pas inaperçue ! J’ai progressé, Charlene me reprend quand je me trompe ; Dean et elle me charrient tout de même pas mal. Je me venge en parlant la langue de Molière avec les nombreux français de passage : « speak in English Frenchy » me dit souvent Dean, No ! Frenchy c’est le surnom auquel je réponds ici. En parlant de français, j’ai eu le plaisir de retrouver la famille Boubou le temps d’une bonne soirée au café. Ma cousine Eloïse qui parcourt aussi la Nouvelle Zélande avec Clément son copain le temps d’une année, est passé par là avec ses parents. Je leur ai montré les glow-worm (vers luisants) que l’on peut voir à 5 minutes à pied du café. Le patron les a accueilli chaleureusement. Dean, marchant le torse bombé, à l’allure du boss. Il me donne du fil à retordre avec son anglais incompréhensible mais avec lui tout est « sweet as » comme il dit souvent – sweet as : expression kiwi que l’on peut traduire par « bien » ou « ok ». Et avec ces deux piliers, il y a eu d’autres collègues le temps de quelques semaines et quelques woofers. Les jours ne se ressemblent donc jamais et ça me plait ! J’apprends tous les jours de nouvelles choses. Février a été intense, les journées bien chargées. En mars on a vu la fréquentation du café diminuer, la haute saison est finie, les journées sont plus calmes.
Time to discover the region
Et puis il y a eu les days off, une fois par semaine le temps de m’évader du café et découvrir les alentours. Il y a d’abord eu mon marathon, qui s’est transformé en semi-marathon (heureusement au vu de mon entrainement !). Et malgré que je ne sois pas très fière de mon temps, le parcours le long de la Gorge River valait vraiment la peine de souffrir un peu. Le seul bémol c’est qu’il n’y a pas eu un seul petit sucre pour me rebooster sur le parcours, « sont un peu dur les kiwis ! » J’ai aussi pu faire quelques belles randonnées, à pied ou à vélo, avec toujours au bout une superbe vue. Il faut faire quelques bornes en voiture mais les routes de la Nouvelle Zélande offrent toujours de beaux cadres. Ca a été aussi l’occasion de fêter ma vingt-cinquième année avec eux, mon premier anniversaire en bord de mer et avec un barbecue !! Charlene m’a offert mon plus beau gâteau d’anniversaire.
Sweet as
J’ai eu un gros coup de cœur pour ce café : Charlene & Dean, les habitués, les rush, faire le café, cuisiner, discuter avec les clients, servir des bières le soir, et avec l’arrivée de l’automne, le poêle est la cerise sur le gâteau. Il y a quelques tâches pas marrantes mais ce n’est rien à comparer de tout ce que ça apporte. Si vous êtes ou allez en Nouvelle Zélande, passez par là, le café est délicieux et Charlene ou Dean vous accueilleront avec grand plaisir. Je pars pour trois semaines en vacances, pour revenir passer l’hiver au café qui s’annonce un peu plus calme.
“Merci beaucoup” Dean, Charlene, Clyve, Su and cie for this two months !
And it’s not finish … !
PS : je recommande le Allday Breakfast
Bonjour Mathilde,
Il y a longtemps qu’on ne t’a pas écrit ! même pas pour ton anniversaire et ta fête mais ce n’est pas faute de n”y avoir pas pensé ! Bravo pour cette belle aventure en NZ et les “compte-rendus” de tes explorations et belles journées que tu passes là-bas ! Dommage que ce soit aussi loin ! Bientôt l’hiver pour toi et nous enfin un peu de soleil en ce printemps pluvieux qui n’en finit pas de nous arroser ! Profite bien du temps qu’il te reste ! bises et à bientôt quand même !
Roselyne et Minou
Bonjour Math,
Tu nous fais toujours autant rêver !! On a l’impression de vivre tes aventures !!
Tu es une vraie narratrice, continue !!
Te fais de gros bisous.
Nell
Mathilde ,un régal de te lire !!
What is « woofing » ?
Profites-bien.
Bises.
Philippe.
Merci Philippe ! Woofing c’est travailler 4/5heures par jour en échange d’être nourris/logé. J’en parle dans mon deuxieme article en NZ 😉 et c’est surtout une belle façon de voyager, apprendre, rencontrer des locaux !