Du vendredi 16 au jeudi 22 septembre
Vendredi 16 Septembre, il est 13h, nous voilà en terre grecque. Enfin non… il est 14h, nous venons de perdre une heure. Nous pédalons jusqu’à la côte pour fêter ce nouveau pays avec une glace. Il nous faut des forces, encore 25km jusqu’à la prochaine ville où nous passerons la nuit. Comme nous avons avancé d’une heure, il va faire nuit plus tard. Nous roulons à travers les champs de citronniers et une course poursuite avec un gros chien qui n’avait pas l’air mimi du tout – je n’ai jamais vu Dean aller aussi vite ! La Grèce n’y échappe pas, il y a beaucoup de chiens et surtout de chats errants. Arrivés à Igoumenitsa, Dean sonne aux portes pour trouver une chambre. Nous avons chacun nos missions, moi je guide la journée, lui doit nous trouver un endroit où dormir. Comme nous sommes dans une ville, nous goûtons à la vie nocturne grecque. L’ambiance y est agréable, il fait bon le soir. Nous découvrons la cuisine grecque ainsi que les quantités !!! Il y a assez à manger pour 4 personnes sur notre table. Une bonne salade grecque (tomates, feta, olives, concombre, oignons rouges), frites et viande de kebab. Le tout accompagné d’une Mythos – LA bière grecque.
Avec le changement d’heure, nous ne sommes pas vraiment matinaux au réveil. De toute façon il fait gris, la pluie est annoncée. On se motive quand même pour essayer de faire quelques kilomètres avant qu’il ne pleuve. Enfin nous passerons à travers les gouttes aujourd’hui. Pas de pluie donc mais du vent ! Beaucoup de vent! Et toute la journée. C’est démoralisant de perdre autant d’énergie pour faire seulement quelques kilomètres, heureusement que c’est plutôt plat. À 14h, petite pause dans un petit café/restaurant. Il n’y a personne sauf un couple bisontin – je reconnais l’accent, mes parents étant de Besançon. Ça fait plaisir d’avoir un peu de chez soi ici perdu en bord de route. Ils connaissent bien la Grèce, ils me disent qu’ici aussi il y a une très nette inflation sur les prix, la vie est plus chère. Ils sont allés aussi en Turquie et me vendent l’hospitalité turque, j’ai hâte. Mais d’abord découvrons la Grèce. Nous continuons face au vent. Nous arriverons à faire une soixantaine de kilomètres avec une “petite” montée pour finir et arrivée en bord de mer. Nous trouvons une chambre au-dessus d’une boulangerie – le rêve. Le soir nous pouvons goûter des petites pâtisseries grecques – Baklava (aux amandes) et Kataifi (à la cannelle). Très bon, très calorique, parfait après une journée de vélo.
Le matin nous pouvons avoir du pain frais pour le petit-déjeuner pris sur le balcon avec vue sur la mer. Les nuages sont partis, il y a toujours du vent mais cette fois dans le dos! Les kilomètres défilent beaucoup plus vite qu’hier. Nous arrivons à Preveza. Si l’on suit l’Eurovelo 8 sur le GPS, il faudrait contourner le Golfe Ambracique, autant dire que ça nous rajoute environ 150 km!! Alors qu’il y a un tunnel sous la mer reliant Preveza et Aktio. Seul hic : le vélo y est interdit. Alors on fait de l’autostop juste devant le tunnel. C’est un gars de la sécurité qui vient à notre rescousse. Les vélos embarqués dans la camionnette, 2 km de tunnel et nous voilà de l’autre côté. Maintenant direction l’île de Lefkada (ou Leucade en français). Notre première île, nous sommes excités ! Un gyros sur la route – pain pita fourré avec de la viande (porc principalement), tomates, sauce yaourt (et frites souvent…) – spécialité grecque que j’affectionne beaucoup ! L’île est rattachée au continent par un pont et fait partie des îles Ioniennes. Avant d’aller sur l’île nous visitons le château médiéval de Santa Maria. Immense forteresse, dommage qu’il n’y ait pas plus d’informations historiques. Après ce retour dans le passé, nous voilà sur l’île. Arrivés à Lefkada, nous trouvons difficilement une chambre avec petite vue sur la mer, à 3km du centre ville. Parfait pour faire un petit tour de vélo avant d’aller dîner. Mais voilà qu’après plus de 3000km, première crevaison pour moi ! On regonfle, ayant plus envie de manger que de réparer ! Alors qu’on est au mois de septembre, il y a encore énormément de monde dans les petites ruelles de Lefkada. On avait oublié ce que c’était d’être au milieu de touristes depuis Dubrovnik. On étouffe un peu. En plus, moi qui voulait goûter à la moussaka grecque, c’est raté, on va au seul restaurant qui n’en a plus…je goûte un autre plat à base d’aubergines, un régal.
Journée off aujourd’hui ! Pas de vélo ou presque, il faut se rendre au centre ville de nouveau pour louer un scooter. Sauf que cette fois, c’est mon pneu arrière qui est crevé ! 2 crevaisons en 2 jours… Là nous sommes obligés de réparer, le trou est trop gros pour que ça tienne jusqu’en ville. Enfin “nous”, Dean surtout…! 3km et nous lâchons nos deux-roues sans moteur pour un avec moteur. Le tour de l’île se fait facilement – en scooter – sur la journée. Nous nous rendons d’abord sur la côte est de l’île glaner des infos. Nous pensions prendre un ferry le lendemain avec les vélos pour tricher un peu et nous avancer. Notre plan tombe à l’eau, le port est en travaux. C’est là qu’on voit que Google ne sait pas tout ! Tant pis il faudra pédaler. En attendant nous descendons au sud de l’île, à travers les montagnes, nous apprécions les montées à plus de 6km/h. À Vassiliki, nous nous arrêtons au port. Tous les commerçants diffusent l’enterrement de la reine d’Angleterre. Tout le monde demande à Dean ce que ça lui fait en tant que néo-zélandais, pas grand chose… contrairement à tous les anglais autour de nous scotchés devant les télévisions. Il faut dire qu’il y a beaucoup d’anglais en Grèce. Nous reprenons la route sur la côte ouest, beaucoup plus sauvage, beaucoup plus grandiose. Je crois n’avoir jamais vu de si beaux dégradés de bleu en mer. Les plages sont magnifiques et pas trop bondées. Heureusement que nous sommes en scooter car il faut descendre bien 400m puis remonter. Bon il faut juste rappeler à Dean de rouler à droite, il reprend vite ses habitudes néo-zélandaises… Baignade méritée dans cette eau translucide. Je vous conseille cette île lors d’un séjour en Grèce – à bannir en juillet/août. Enfin la Grèce est à bannir en juillet/août. Nous avons pu discuter avec plusieurs grecs et tous nous disent la même chose. En septembre la tranquillité revient. Nous finissons cette belle journée reposante pour nos jambes avec un pique nique sur le port à rêver de bateaux.
À défaut de bateau, nous devons pédaler. L’idée du ferry est tombée à l’eau, nous continuons sur le continent. Mais avant de quitter l’île, nous donnons un peu d’amour à mon vélo. Nous trouvons une boutique de vélo sur l’île, le gérant est top et parle anglais ! Et vraiment pas cher, pour 60€ : 2 chambres à air, câble et frein réparé, changement des plaquettes, nouvelle selle, short de vélo et un peu de nettoyage. Vélo comme neuf ! C’est reparti. Ça grimpe dans la campagne grecque à travers villages en ruine et vue sur Lefkada pour retrouver la mer au sud du continent. Déjeuner dans un restaurant qui ne paie pas de mines où nous serons les seuls clients. Avec les gestes et quelques mots nous arrivons à nous faire comprendre avec la gérante. Installation de la nappe en papier (c’est une institution en Grèce) et copieux repas : Tzatzíki, brochettes de porc, salade grecque et frites. Heureusement j’ai une boîte, j’emmène les restes. Enfin on a encore un peu de place pour un dessert. Au prochain port, je goûte un Ekmek kataifi, une bombe gustative et calorique. Je me régale mais heureusement que je pédale ! Après 55km ce jour-là, nous trouvons un petit village de pêcheurs pour y passer la nuit à Mitikas.
Le réveil avec le lever de soleil sur la mer est top ! La journée démarre merveilleusement bien. Nous reprenons la route. Ce n’est pas tout plat, des petites montées puis des plus grosses. 30km et nous arrivons à Astakos. Et le hasard fait bien les choses : nous arrivons en même temps qu’un ferry. Renseignements pris, le ferry repart pour l’île de Kefalonia (une autre île Ionienne que nous avons vu depuis le sud de Lefkada. Là on triche. Je me suis laissée convaincre par Dean. Pour nous éviter 100km, nous allons passer la nuit à Sami. 3h de ferry. Nous y passons une très bonne soirée sur le port. Nous pouvons enfin goûter à une Moussaka ! Servis avec des frites évidemment…
Et nous repartons tôt le lendemain matin pour Patras. 3h de ferry plus tard, nous voilà sur le Péloponnèse…
Voilà comment a débuté notre périple en Grèce. La beauté de ce pays n’est pas une légende, la cuisine grecque non plus. Il nous reste encore une dizaine de jours pour découvrir le nord du Péloponnèse puis Athènes et profiter des trésors naturels, historiques et culinaires de la Grèce !
encore des beaux paysages qui font rêver, des plats qui font saliver… peut être un jour irons nous là bas…
Profitez !
Merci Mathilde pour le résumé toujours intéressant de tes (vos) aventures Cyclo-scoot.
Agrémenté de magnifiques photos.
Gros bisous 😘.