Le Péloponnèse
Nous voilà donc à Patras ce jeudi 22 septembre, il est midi. Comme nous avons triché et avons pris le ferry, il y a un retour de bâton à vouloir éviter de pédaler ! Encore une crevaison pour moi ! Je les accumule en Grèce. Une fois réparé, nous pouvons repartir. Nous sortons de Patras, en passant devant l’énorme pont Rion-Antirion qui relie le Péloponnèse à l’est de la Grèce continentale, enjambant le Golf de Corinthe. Mais cet énorme édifice coûteux est payant, les voitures doivent payer 13€ juste pour la traversée. Donc il y a encore beaucoup de ferry qui proposent la traversée pour 4€… joli pont pour les “riches” donc… Par chance nous ne l’empruntons pas, nous allons pédaler au nord du Péloponnèse. Mais on déchante vite, il y a beaucoup de vent cet après-midi. Nous avançons vraiment doucement alors que c’est tout plat, c’est démoralisant. Nous arrivons à faire 50km tout de même avant de nous retrouver dans un petit village en bord de mer où passer la nuit.
Le lendemain ne sera guère mieux, bien que magnifique vue sur le bord de mer et la Grèce continentale au loin, avec toujours ce vent de face ce n’est pas drôle. Heureusement que la cuisine grecque est là pour nous remonter le moral ainsi que leur pâtisserie. Le soir venu, après avoir trouvé une chambre en bord de mer, nous pouvons fêter mes 4000kms avec au menu des Keftedakia : boulettes de viande à la sauce tomate avec yaourt et pain pita.
Nous voilà près de Corinthe. Nous allons visiter l’ancienne ville de Corinthe ce samedi matin. Cette cité a prospéré dans la Grèce antique grâce à sa position géographique. Un peu en hauteur et près de l’isthme de Corinthe qui sépare le Péloponnèse à la Grèce continentale. Nous visitons le musée et le site archéologique, ce qui vaut vraiment le coup de faire un détour à vélo. D’autant que la visite est gratuite – c’est le week-end des Journées Européennes du Patrimoine – encore plus satisfaisant ! Nous redescendons sur Corinthe, la ville moderne, pour longer l’isthme. Malheureusement un peu déçus, peu de vue sur le canal sauf sur le pont du côté d’Isthmia. On pourrait même y sauter à l’élastique mais la hauteur est vraiment impressionnante ! On préfère rester sur la terre ferme que sauter dans le vide. On continue en direction de la pointe est du Péloponnèse, l’Argolide. On s’arrête sur une baie, ça sera tout pour aujourd’hui, 43km avec de très belles découvertes. On laisse la montée qui nous attend pour le lendemain… En plus on a trouvé une chambre dans un vieil hôtel avec presque le balcon sur la mer. Et pour bien finir la journée, nous mangeons les pieds dans le sable (enfin dans les galets). Bon, l’inconvénient du hors saison, c’est qu’il y a moins de choix dans les restaurants. Ça sera donc moussaka encore ce soir.
Une grosse journée nous attend ce matin. D’ailleurs beaucoup plus grosse que ce que je pensais. J’ai fait de gros faux espoirs à Dean (et à moi-même). Je pensais qu’il n’y avait que les vingt premiers kilomètres de montée avec 400m de D+. Que nenni… À quatre reprises nous descendons au niveau de la mer pour remonter de nouveau… Dean fête ses 1000km dignement avec une journée à plus de 1100m de D+! L’avantage c’est qu’on en prend plein la vue. Et nous arrivons à aller jusqu’au petit village de Kalloni. Un Freddo Cappuccino bien mérité à l’arrivée. J’adore, c’est un cappuccino froid avec plein de mousse de lait, ça rafraîchit. Très local. Petit village calme où nous trouvons une chambre en bord de mer – on ne s’en lasse pas! Nous voyons la péninsule de Méthane au loin. Pas grand chose à cuisiner dans la petite supérette du coin, ça sera donc un petit restau grec avec au dîner ce soir : Souvlaki – brochettes de viande, frites et courgette cuite à l’eau puis couverte d’huile d’olive!
L’Argolide en voiture
Petite journée le lendemain, nous allons juste à Galatas, 20 bornes et (presque) plat. De là, nous voulions louer une voiture pour visiter la pointe du Péloponnèse plus rapidement. On trouve une voiture sur l’île de Poros qui se trouve juste en face de Galatas où nous laissons nos vélos. C’est parti pour 2 jours en voiture. Nos jambes peuvent se reposer. Nous longeons la côte, petite baignade avec la mer pour nous tout seul avec quelque soit l’angle, toujours une île au loin. J’arrive même à motiver Dean, ce soir c’est camping ! Camping en bord de mer, idéal pour regarder le soleil se coucher. Bon on paie le camping presque le même prix qu’une chambre et il n’y a même pas de cuisine. Donc ce soir je cuisine dans ma petite popote. Ça fait du bien de manger des légumes sans une tonne d’huile. Et finir la journée à regarder les étoiles depuis les transats sur la plage ça n’a pas de prix (oui en Grèce aussi ils aiment bien les transats!).
2e jour en voiture, nous filons à Nauplie, ancienne capitale grecque de 1828 à 1834 suite à l’indépendance de la Grèce en 1822 sur l’empire Ottoman. Nous allons visiter la forteresse de Palamède construite par les Vénitiens en 1714, reprise en 1715 par les Turcs puis reprise par les Grecs en 1822. Elle a servi jusqu’en 1970 de caserne et de prison. Maintenant nous pouvons visiter ce fort fait de 8 bastions. Magnifique forteresse en pierre où depuis la colline il y a une superbe vue sur la ville, la mer et les montagnes au loin. On voit d’ailleurs très bien les nuages qui arrivent. Par chance, à peine revenus à la voiture qu’il pleut des cordes. Il est temps de rouler. Nous visitons donc le vieux Nauplie en voiture, au sec. Là, on est content de ne pas être en vélo. Nous allons chercher le soleil. Nous roulons jusqu’à Corinthe. Nous montons visiter l’acropole de Corinthe que nous n’avons pas fait à vélo. Dommage que le site ferme tôt, 15h30, heureusement c’est gratuit. Une petite heure ne suffit pas vu la taille du site, nous allons directement au point le plus haut pour profiter de la vue sur l’acropole, la campagne alentour et la mer au loin. Maintenant, retour à Galatas pour boucler la boucle. Nous reprenons la même route que celle faite deux jours plus tôt à vélo. C’est beaucoup plus simple en voiture. Une petite glace sur le port d’Épidaure et la visite du petit théâtre avant de retourner sur l’île de Poros.
L’île de Poros
Nous avons la voiture jusqu’au lendemain midi. Donc nous profitons de la voiture pour faire le tour de l’île le matin. Puis après-midi détente ! Farniente sur les transats et masque et tuba (ce ne sont pas les plus beaux fonds de mer que j’ai vu…).
Athènes
Après avoir goûté à la vie paisible sur l’île de Poros, nous prenons un bateau pour nous rendre à Athènes. 1h de ferry plus tard nous voilà dans la vie agitée d’Athènes. Nous arrivons au port, Le Pirée. Là, il faut pédaler dans cette jungle urbaine pour rejoindre notre Airbnb où nous laisserons les vélos pour les 4 prochains jours. Mais pas de quoi s’ennuyer en 4 jours à Athènes. Avec tous les sites archéologiques à visiter dont la célèbre Acropole, nos jambes sont de nouveau mises à rude épreuve. Malheureusement nous ne sommes pas seuls. Difficile de prendre du plaisir à visiter ces magnifiques sites avec autant de bousculades, de selfies et encore des selfies. Je me retrouve souvent obnubilée par toutes ces personnes qui s’improvisent top model. Instagram a vraiment changé la manière de prendre des photos en voyage. Je ne sais pas si beaucoup regarde ce qu’il y a autour d’eux, on dirait juste que cela fait un beau cadre pour leur photo Instagram. C’est un peu triste. Bon si on oublie tous ces gens, oui Athènes est une ville à visiter. Entre Histoire et culture, plaisir culinaire, coucher de soleil, Mythos, Baklava… nous avons très bien profité de la capitale Grecque.
Mais voilà venu le temps des au-revoirs. Dean repart déjà en ce début du mois d’octobre. Je le quitte à l’aéroport d’Athènes, il repart en Nouvelle Zélande. Pas simple de se retrouver seule après un mois à deux. Il faut retrouver ses repères. Les quelques jours qui vont suivre son départ vont être un peu dur moralement. Heureusement je peux compter sur de belles rencontres pour m’aider à retrouver le goût du voyage et de l’aventure. Comme ce voisin du Airbnb, qui m’a acheté le vélo de Dean pour 20€ alors que je voulais le donner et qui m’offre un Freddo Cappuccino, voilà comment remonter mon moral! Maintenant direction Le Pirée de nouveau où m’attends un ferry (encore) pour rejoindre une île grecque…
Voilà comment s’achève notre périple dans les Balkans. Ce fut une première pour moi dans cette partie de l’Europe et j’espère pas la dernière. J’ai envie de remettre les pieds dans chaque pays visité. Plus de 1100km à travers le Monténégro, l’Albanie et la Grèce, à deux, ça en fait des heures sur le vélo à en prendre plein la vue sur les côtes de la mer Adriatique Maintenant, je quitte l’Europe pour aller pédaler en Asie!! Et moi qui pensait y séjourner quelques jours, croyez-moi la Turquie m’a réservé de bien belles surprises…
J’ai du retard dans la lecture de ton voyage, je vais de ce pas finir de lire ton récit en Turquie, pendant tu reprends tes marques à Lozanne.
Bonne réaclimatation, bises, Michel.