Trois petits jours en Slovaquie – 239 km

Après une nuit humide, je quitte Vienne de bonne heure. Une petite journée de vélo m’attend, il n’y a qu’une soixantaine de kilomètres entre les deux capitales. Ce soir, je dors à Bratislava ! Je trouve le nom de cette ville tellement chantant, j’ai hâte de m’y arrêter. Mais la ville se mérite, d’abord je dois longer le Danube sur quelques kilomètres. 40km trèeees long. Je suis sur la rive droite du fleuve mais je ne le vois pas. Une forêt me sépare de celui-ci. Et à ma gauche, des prés. Et devant, de longues lignes droites. 3h de vélo pas très fun. Même le pont pour aller sur la rive gauche est long (3km!). Encore quelques kilomètres avant de m’arrêter manger à l’ombre d’un arbre. Le temps de faire sécher ma toile de tente trempée et dont je n’aurai pas besoin ce soir car j’ai réservé 2 nuits en auberge de jeunesse – beaucoup moins cher que le camping de Vienne. Et puis tout en déjeunant, s’arrête un cycliste que j’ai dépassé ce matin. David, un hongrois passionné de vélo – il a une vingtaine de vélos qu’il récupère à droite et à gauche. Il est venu tester le temps de 2 jours son matos pour partir voyager en vélo. Il m’offre un café. Nous parlons de vélo bien-sûr, matos, voyage, Hongrie. Puis nous faisons route ensemble pour la Slovaquie. Frontière passée, nos chemins s’arrêtent là. Lui, rentre chez lui, moi je retraverse le Danube pour passer deux nuits à Bratislava. 

Je grimpe à l’auberge de jeunesse, qui est dans les hauteurs de la ville. À peine posé pieds à terre que je rencontre 3 français en train de manger des pistaches (je les ai vite reconnus) sur la terrasse de l’auberge. Là encore nous discutons voyage à vélo, eux ont décidé de rentrer en France en vélo depuis la Roumanie où ils ont fait 6 ans d’études vétérinaires. Des parcours incroyables à chaque coin de rue! Ce soir c’est repos ! Je n’ai pas l’énergie d’aller en ville, et préfère profiter du ”luxe” de l’auberge de jeunesse, une cuisine, un intérieur agréable… mais aussi un lit en dortoir de 10 personnes et une nuit étouffante ! Je regrette rapidement ma tente ! En passant la frontière géographique, j’ai aussi passé une frontière climatique : fini les températures agréables, je passe la barre des 30°C au soleil ! Je pars donc tôt ce mardi matin visiter Bratislava, il n’y a personne et il fait encore bon. Comme pour Vienne, je fais une visite guidée. Nous ne sommes que 3 avec un couple américain, idéal. Surtout porté sur l’histoire de Bratislava et la Slovaquie, j’en apprends plus sur ce pays qui m’était encore inconnu. 12h30, je cherche un petit truc à manger. Je découvre l’existence du Lángos, une spécialité hongroise. 3 couches de gras. Une galette frite avec de la crème par-dessus et saupoudrée de fromage râpé. J’ai mangé ça sous une terrasse sans air, autant vous dire que ça m’a fait suer ! Pour éliminer tout ça, rien de mieux qu’un tour de vélo ! Avec un vélo léger, sans bagages, c’est tellement agréable. Je vais voir le château de Devín, à 14km, sur les conseils de David. Mais arrivée là-bas, je ne trouve pas l’énergie pour visiter les ruines, toutes au soleil. Je fais demi-tour. Petite pause au bord du Danube pour siroter un Kofola, le coca tchécoslovaque. Une journée bien remplie à Bratislava donc, que je finis à l’auberge de jeunesse pour regarder la défaite des bleus face à l’Espagne. 

Avant de partir, petite réparation pour faire tenir mon porte bagage, je viens encore de perdre une vis. Et ill me faut encore 30 minutes pour sortir de Bratislava – pour une “petite capitale” je trouve ça énorme ! Mais il faut dire que, comme en Autriche, les feux rouges sont ultra long !! (Et je n’ose pas faire ma française et passer au rouge…). Et me voilà de nouveau sur l’eurovélo 6. Le Danube à ma droite, et sur son autre rive, la Hongrie. Rien d’autre. Même pas de cyclistes avec qui papoter, je ne croise personne. La seule nouveauté : le soleil. Pédaler en plein cagnard, je n’en avais plus l’habitude ! Heureusement, grâce à une application, je repère une fontaine dans un hameau, de quoi faire le plein d’eau. Avec le vent de face, cette journée ne fut vraiment pas agréable. J’écoute des podcasts pour égayer un peu tout ça. J’arrive à hauteur d’un camping. David me l’avait mentionné, 4€ c’était pas cher. Quelques années plus tard, le prix est de 12€… je pensais faire du camping sauvage sur la petite île en face mais à peine posé les pieds par terre, je me fais dévorer par les moustiques. Retour au camping, je préfère payer ma tranquillité. Il y en a aussi, mais beaucoup moins. Et ce fut une très bonne idée, car j’ai aussi eu la chance de rencontrer Charlotte, une annécienne à vélo aussi ! Nous passons la soirée ensemble, se découvrant beaucoup de points communs sur notre façon de voir le voyage à vélo ! Malheureusement elle prend la direction opposée, fuyant la chaleur du sud de l’Europe pour aller plus au nord. Nous nous séparons donc dès le lendemain matin après le petit-déjeuner, avec l’espoir de se revoir en France ou ailleurs ! Et suivant ses conseils, qui en a eu autant marre que moi de ces affreuses lignes droites – croyez-nous, ça rend fou – je prends le premier pont sur mon chemin pour aller en Hongrie ! La route, je l’espère, y sera moins monotone …

https://www.komoot.com/collection/2945611/-slovaquie

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