Le mois d’octobre débute et annonce les beaux jours car vient avec lui le printemps en Nouvelle-Zélande. Et pour profiter de ce début de saison je me rends dans la région de la Bay of Plenty, au nord est de l’île du nord. Ma Motokā (= voiture en Maori) et moi parcourons donc pour la première fois les routes et les autoroutes. Enfin quand on parle d’autoroutes ici, ce sont les routes nationales en France : limitées à 100km/h, les autoroutes alternent entre une à deux voies et sont sinueuses. Autant dire que j’évite de rêvasser sur les paysages qui bordent les routes. Pas de grande vitesse, je prends mon temps pour tout de même (un peu) m’émerveiller sur les panoramas. La conduite à droite est plutôt aisée bien que déroutante au début. Bon ok, les premiers temps, je mettais davantage les essuie-glaces pour indiquer ma direction que les clignotants…
Je quitte donc Whangarei pour descendre dans le sud, je prends le périphérique d’Auckland (beaucoup moins sympathique, je retrouve le monde citadin et le stress). Et comme je n’ai pas de quoi brancher mon portable et que je souhaite économiser la batterie, je fonctionne à la carte et au feeling. Pas de quoi me vanter, il n’y a pas des milliers de route qui mènent à Rome Ngatea. Après trois heures et demie de route j’arrive enfin à destination : un joli parking bitumé gratuit à l’entrée de la ville de Ngatea. Je passe ma première nuit (et la seule depuis) dans ma voiture sur ce parking. Elle n’est pas encore bien équipée, en fait il n’y a que le lit (une planche en bois) et le matelas – ce qui est déjà pas mal me direz-vous pour dormir. Mais va falloir investir dans les rideaux car en plus d’être réveillée au lever du soleil, tout le monde peut « m’admirer » dormir. Le lendemain je continue mon chemin jusqu’à Tauranga. Le gros avantage de la voiture sur le bus c’est la liberté. Je profite donc pour faire des haltes, voir des cascades, des plages.
Arrivée à Tauranga, j’erre dans la ville. On s’y sent bien, les quais sont très bien aménagés, et comme c’est les vacances il y a du monde dehors pour pique niquer et flâner. Je visite la Art Gallery, et m’amuse à trouver les fresques dissimulées dans la ville. Tauranga est surtout connue pour le Mount Maunganui. Ce mont est situé sur une péninsule au nord de la ville. C’est ici que je retrouve mon nouvel hôte pour deux nuits, Yves, un suisse (qui ne parle pas français, ça serait trop simple) qui s’est installé ici depuis quelques années maintenant. Je passe les soirées avec lui et son colloc’ Aaron. On fait du cerf-volant sur la plage, le lendemain Yves m’emmènera à un cours de salsa dans un pub mexicain et je resterai une troisième nuit finalement pour leur soirée. Et les journées je découvre les environs de Tauranga, j’essaie de gravir en courant le Mont Maunganui mais il aura eu raison de mes jambes ! Et ça en vaut la peine, la vue est magnifique depuis son sommet avec une vue à 360° sur les côtes de la Bay of Plenty.
Maintenant passons aux choses sérieuses, je souhaite travailler, j’ai un mois pour gagner un peu d’argent. Je vais donc en direction d’Opotiki, toujours dans la Bay of Plenty un peu plus à l’est sur les côtes. Pourquoi là-bas : tout simplement parce que j’ai pu voir sur Facebook grâce à des groupes d’entraide de français en Nouvelle-Zélande qu’il y avait du boulot dans cette région. Je prends le temps de visiter les villes qui se trouvent sur le chemin : Te Puke, Whakatane, Opohe. Toutes me laissent une impression de villes mornes. Et encore plus en arrivant à Opotiki. J’arrive un samedi après-midi, tous les magasins sont fermés (ils ferment à 13h le samedi). Cette ville dont la rue principale a l’allure de western américain est désertée. Un peu maussade, je me rends chez une nouvelle famille trouvée sur le site Couchsurfing. Et là je suis assez époustouflée par leur sens de l’hospitalité ! On m’avait prévenu les néozélandais sont accueillants et chaleureux (preuve en est les premières rencontres que j’ai pu faire). Mais là c’est du haut niveau ! N’étant pas là ce samedi, ils m’ont donné l’adresse et m’ont invité à rentrer chez eux en leur absence. Ils ont laissé les portes ouvertes (commun en Nouvelle-Zélande). Me voilà à passer la fin de la journée chez des inconnus. C’est très intéressant d’ailleurs de rentrer dans une maison sans connaitre les propriétaires, tu te fais une image d’eux via la décoration, l’ameublement, etc. Je les rencontrerai le lendemain. Une charmante famille Léonard (prononcez Linette), Sian (prononcez Chone), et les deux enfants Hine-i-pikitia-ki-te-rangi (Piki) et Tairawhiti (Taï). Il y a aussi Camilla, une argentine de 17 ans qui est en échange scolaire, bientôt un an qu’elle est ici. Je leur ai dit que je cherchais du travail sur Opotiki dans le kiwi. J’avais déjà deux contacts, dont un à Te Puke donc trop loin j’ai abandonné l’idée de travailler pour lui. Léonard m’a trouvé un troisième contact. Et ils me proposent de rester le temps que je trouve un job, donc de deux nuits on est passé à une semaine et finalement je suis restée 5 semaines.
Petite parenthèse sur un merveilleux week-end qu’on a passé tous les six. Léonard nous a emmené tout à l’est. Le point le plus à l’est de la Nouvelle-Zélande, nous avons donc été les premiers à voir le soleil ces matins-là ! J’ai appris beaucoup de choses sur la culture Maori, très imprégnée dans cette partie de la Nouvelle-Zélande. Léonard vient d’une famille Maori et adore partager ses connaissances. On part à la pêche de bonne heure le samedi matin, mais les poissons ne mordent pas. Moi je nourris les sandflies, cousins du moustique très répandus en Nouvelle-Zélande. Puis l’après-midi on grimpe 800 marches pour atteindre l’East Cape Lighthouse qui offre une merveilleuse vue. En fin d’après-midi, ils repartent pécher avec deux amis à eux qui sont mordus de pêche. Et là ils reviennent avec de gros poissons : snapper, blue-cod, ling. Je profite de l’occasion pour voir comment on découpe un poisson. Et je découvre le Pāua, un magnifique coquillage (et succulent) qui vaut très cher en Nouvelle-Zélande car tout est exporté en Chine. J’apprends le lendemain que pour aller à la pêche au Pāua il faut aller au fond de l’eau, avec masque et tuba. Et vu le froid qu’il fait et la température de l’eau, je peux vous dire que ce n’est pas moi qui suit retournée en ramasser ce dimanche matin. Et ce week-end s’achèvera avec un nouvel arrivé dans la famille : un adorable petit chiot baptisé Coco.
Après ces agréables moments, il est temps pour moi d’aller travailler. C’est la saison du pruning pour le kiwi, c’est-à-dire l’élagage. Le travail consiste à ôter des petites boules, la tête en l’air, autant dire que les journées sont un peu longues et le boulot répétitif. Ouf un peu de changement à la fin du mois, armé de sécateurs on fait de la taille. Mais ce premier job me laisse un peu un goût amer. D’abord euphorique d’avoir signé un contrat, je déchante vite par l’attitude de mes employeurs. Tout se passera bien les deux premiers jours. Sur une équipe d’une trentaine de personnes, 70% sont des français et le reste des allemands. Comme je suis contente de retrouver ma langue maternelle ! Le quatrième jour tout s’arrête, je reçois un SMS pour me dire qu’il ne garde que la moitié de l’équipe car pas de boulot pour tout le monde (évidemment je n’en fais pas partie). Surprise et déçue, je comprends qu’il n’y a pas de sécurité de l’emploi. Je ne connais pas mes droits en Nouvelle-Zélande mais comme je n’ai pas envie de retravailler pour des gens comme eux, qui affirment qu’il y a du boulot, qui embauchent à tout va pour nous laisser tomber 4 jours après sans scrupule, je ne dis rien. Et je fais appelle à mon plan B. Deux jours après je commence donc avec un autre employeur. Là l’ambiance est beaucoup moins sympathique, que des jeunes allemands peu sociables mais au moins il y a du boulot. Enfin ça dépend des jours, il y a les jours où il pleut et ceux où les patrons ont décidé de ne pas bosser… Ces jours-là je fais du puppysitting avec Coco et essaie de positiver !
Un mois qui m’a donc procuré de l’enthousiasme, des découvertes, de la joie, de la fierté mais aussi de la frustration, de la solitude, de l’agacement. Je retiendrai surtout tous ces beaux moments passés dans le quotidien d’une extraordinaire famille néozélandaise avec qui on ne s’ennuie jamais ! Mais une routine commence à s’installer, ce que je fuis en voyageant, il est donc temps pour moi de reprendre la route (ou les airs…).
Thank you very much Leonard, Sian, Piki, Taï, Camilla & Coco ! See you in France or Argentina !
Awesome ! You have an amazing time in new zealand. Have fun and enjoy spring 🙂
Salut Math
Toi au printemps nous en hiver (j’ai déjà entendu ça quelque part…)
T’as raté le ramassage des noix cette année mais bon, c’est plus ce que c’était.
Dis nous tu comptes t’installer la bas, et fonder une famille ? Parce que ta voiture c’est une familiale non? Pour la maison prends la assez grande aussi….. on sait jamais si on va te voir avec toute la famille !!!!! Lol
En attendant continues à nous faire rêver et nous agacer un petit peu aussi.
Biz en n’oublies pas ta première deuxième famille
Domisol
J’ai du aller googler à quoi vous fesiez reference, je suis pas de la meme generation 😉 alors la voiture me sert de maison donc pas de famille, pas de maison mais venez je trouverai bien un endroit pour vous loger !
Merci Mathilde pour ce magnifique reportage, gros bisous, Michel Boubou.
Michel comment tu fais pour écrire à 11h10 alors qu’il est que 9h19
Il vous l’a pas dis ?! Il est venu voir sa fille en nz :p
Continue à nous faire rêver Math… Encore un grand bravo. Bizz
Hello Mathilde, je suis la soeur de Minou. Jean-Paul et moi venons te rejoindre en Nouvelle-Zélande :-).
Notre périple se déroule principalement dans l’Ile du Sud mais le hasard peut faire que nos chemins se croisent.
A bientôt peut-être
Bises