Un hiver en Nouvelle-Zélande

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Voilà un peu plus de 3 mois que je suis revenue au Berlins Cafe suite à mon road trip dans le sud de la Nouvelle-Zélande. L’hiver a suivi, peu de temps après. Petit à petit les températures ont chuté, petit à petit les touristes ont déserté, moins de monde sur les routes, moins de monde au café. Certains jours ont été vraiment looooong, surtout les après-midis où il peut se passer des heures sans voir personne. Mais l’hiver a tout de même ses avantages. Tout d’abord, on peut prendre le temps de discuter avec les clients (car il y en a un peu tout de même). Et puis maintenant je suis plus à l’aise avec l’anglais (encore loin d’être parfait). Mais je n’ai plus peur d’engager la conversation, bien que des fois je regrette, car certains clients restent incompréhensibles, je souris donc bêtement faisant mine d’avoir compris. Et puis c’est toujours un plaisir de cuisiner ou faire un café pour eux. Et puis il y a bien eu quelques moments de stress, de rushes comme lorsque je suis toute seule et que les clients arrivent tous au même moment et qu’ils veulent du café et manger – pas drôle sinon – « no panic » me dit Dean,  je panique ! Prendre les commandes, faire du café, cuisiner, servir, il y a de quoi être sous pression. Ou encore lorsqu’il y a eu des jours fériés. Les kiwis ont donc des longs week-ends, plus de monde sur les routes, plus de monde au café. L’inconvénient c’est que lorsqu’il y a personne, on a beaucoup de temps pour le ménage aussi, beaucoup moins alléchant.

Mais un autre avantage de l’hiver, j’ai plus de journées de libres dans la semaine, deux ou trois, parfait pour découvrir les environs. Je commence à bien connaître le nord de l’île du Sud. J’ai pu aller marcher dans la neige au Parc National du Kahurangi. Magnifique randonnée, un peu froid sans vraiment l’équipement pour. Sur le chemin j’ai rencontré un kiwi qui m’a bien aidé à redescendre du sommet, ça glissait (je n’ai pas compté le nombre de fois où j’ai fini les fesses dans la neige…) – encore une preuve de la gentillesse des kiwis.

J’ai pu aussi rendre visite à des amis comme Elisa qui travaille dans les vignes à Blenheim, région du vin. Une opportunité pour moi de découvrir cette région, la côte Est de Blenheim à Picton est superbe. Chaque plage offre un magnifique panorama. Dommage que c’était l’hiver, on était plus écharpe/veste/pantalon que maillot de bain. Car j’ai pu investir dans les vêtements chauds. Comme dans beaucoup d’autres villes en Nouvelle-Zélande, à Blenheim il y a un magasin de seconde main. De quoi trouver son bonheur pour pas cher et survivre à l’hiver. Enfin, si tu ne mets pas ta ceinture de sécurité en Nouvelle-Zélande, ça peut te coûter un beau manteau en fourrure, je l’ai aussi appris à Blenheim…

Quelques semaines plus tard, c’est Gisa que j’ai rejoint tout au nord de l’île pour visiter la Golden Bay. Nous avons traversé de charmants petits villages avant d’arriver au nord de la baie. Là, nous avons marché à travers champs, le vent en pleine face. Difficile d’avancer, mais les paysages sont tellement incroyables que ça valait le coup d’en baver : des champs verts, des falaises, des plages magnifiques. Sans soleil, nuage et vent, on se serait cru en Islande.

Chaque semaine apporte son lot de surprises au café. Quelques woofers arrivent et repartent – français, allemand, coréen, kiwi… Deux tempêtes avec des jours et des jours de pluie sans beaucoup d’intermittence. Le niveau de la Buller Gorge River a bien monté, l’hiver néozélandais. Autant on a eu un beau mois de juin avec pas mal d’ensoleillement, autant juillet a été pluvieux et grisâtre. Mais le café a été plein de vie durant la première quinzaine de juillet, Mark le frère de Dean, sa femme Sarah et leurs enfants Giselle & Eagan ont passé leurs vacances ici. L’occasion de partager de bonnes soirées – Sarah m’a préparé de délicieux Mojitos (même en hiver je les apprécie toujours). Avec les enfants et Sarah nous avons profité d’une après-midi au bord de la Buller Gorge River, avec pont suspendu et tyrolienne. Et le lendemain tout le monde s’est mis à chercher de l’or dans la rivière avec l’aide de Mike, un habitué du café bar. Il a tout le matériel nécessaire d’un chercheur d’or. Ce fut très intéressant mais vraiment glaçant… l’eau est vraiment froide. Et puis il faut être patient pour trouver de l’or… je ne le suis pas du tout. Après un après-midi, nous rentrons à la maison, les poches vides, pas de pépites…

Et pour avoir chaud et survivre à l’hiver, on passe beaucoup de temps près du feu – c’est la meilleure place au café durant l’hiver. Et Papa, tu serais fier de moi, je sais maintenant allumer le feu toute seule (sur les conseils de Charlene & Dean). Et au charbon c’est un peu plus facile. Durant les soirées, nous regardons la télévision sur le canapé vert, près du feu. 3 fois par semaine il y a Coronation Street, une sorte de Plus belle la vie anglaise, j’ai essayé de suivre, mais comme Plus belle la vie, trop de personnages, trop de drames et c’est en anglais, difficile à suivre… C’est ici que j’ai vu la France perdre au rugby face aux All Blacks, 3 fois, et entendre Dean « We kick your ass », 3 fois… Mais c’est aussi ici que j’ai vu la France championne du Monde, à 3 heures du matin. Je me suis sentie un peu seule dans le bush pour célébrer la victoire mais je l’ai affiché partout dans le café, les français sont les meilleurs (au foot…).

6 mois s’achèvent donc, et malgré quelques moments difficiles, j’ai vécu de fabuleux moments. Travailler dans ce café m’a donné la chance de faire de très belles rencontres, d’apprendre de nouvelles choses, de progresser en anglais, de me sentir « presque » kiwi (mais mon accent me trahit). Voici quelques photos souvenirs du bar et des alentours :

Merci infiniment Dean & Charlene de m’avoir offert cette opportunité, de m’avoir supporté au quotidien, vous n’entendrez plus mes « Putains », mes soupirs, ni mes pieds nus taper sur le sol. Je pars le cœur lourd mais rempli de merveilleux souvenirs.

0 thoughts on “Un hiver en Nouvelle-Zélande

  1. Bonjour ma Belle, tu nous fais toujours autant rêver !! J’espère que ton moral est bon. Tu vas rencontrer d’autres personnes aussi enrichissantes !! Bisous de France Nell

  2. Coucou Mathilde,
    merci pour ce beau reportage sur tes souvenirs hivernaux!
    Gros bisous des Boubous d’Avanne et bonne continuation!

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